Les Debuchy ont refait le match à la maison

Tobby

Ils sont là, côte à côte, devant la presse. Mathieu (23 ans) a l'habitude de répondre aux journalistes, Grégoire (25 ans) un peu moins, mais ils le font ensemble et de bon coeur, unis jusqu'au bout, après s'être claqué la bise au moment fort de la présentation des équipes.

La même taille, la même veine ch'ti, le même visage de « p'tit quinquin » gaufre cassonade marqué par l'effort. Grégoire a perdu, ses sourires sont plus crispés. Mathieu a gagné mais il reste dans la réserve. Aucune envie de faire le malin à côté de son aîné qui est déçu. L'histoire de ce match, c'était aussi celle des frères Debuchy. « Ca va rester, estime Mathieu. Le match, on le regardera et on en reparlera longtemps. C'était particulier pour nous, la famille et les amis en tribunes... » Leurs parents, Jean-Pascal et Dominique, peuvent être fiers. Ils ont vibré et vu leurs fils, les deux latéraux droits, se battre comme des lions. Des Flandres bien sûr. Après la bataille, les frangins rentrent au camp, fourbus et en paix. « On va passer la soirée ensemble et tranquillement reparler de tout ça à la maison », dévoile Mathieu.
Cadeau de Garcia
Pour causer du match, c'est Grégoire qui attaque. « La logique a été respectée. À 1-0, on y a cru. On a une ou deux occasions franches, mais Lille a tenu et a eu de toute façon beaucoup plus d'occasions. » Mathieu acquiesce : « Ça n'a pas été facile mais on s'y attendait. On est tombé sur un grand gardien, mais on a fait le boulot. » Du côté de la valse des sentiments, Grégoire reprend du poil de la bête. « J'étais content qu'il (Mathieu) soit sur la feuille de match. Je pense que son coach lui a fait un cadeau car il était blessé. C'était un bon moment. On va encore le savourer ce soir. Je suis lucide.
Mathieu ne m'a pas volé mon rêve. Le meilleur l'a emporté et nous sortons la tête haute. » « On ne se rend pas trop compte de l'exploit qu'ils ont réussi en battant Auxerre », embraye Mathieu. « Face à nous, Wasquehal n'a rien lâché encore une fois. Ils peuvent vraiment être fiers. » Grégoire apprécie : « On avait beaucoup d'envie.
La victoire contre Auxerre nous avait donné des sensations très intenses... Voilà, je vais retenir le contexte, ce stade plein pour une équipe amateur c'était quelque chose. Et puis Lille, avant d'être des adversaires, ce sont surtout des amis... »

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